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Le vaudou est un culte amené dans la caraïbe dès le XVème siècle par les esclaves venus d’Afrique. Ces croyances et traditions ont résisté au temps et sont toujours très vivaces, notamment en Haïti où l’on trouve par exemple des temples dans certains quartiers de Port-au-Prince. Si plusieurs pratiques sont reconnus, on parle d’ailleurs spécifiquement de vaudou haïtien. Une forme influencée par le christianisme où certains esprits font références à des saints catholiques.

 

Des rites spécifiques

 

Les rituels vaudou font appel à plusieurs types de magie, dite noire, rouge ou blanche. Souvent diabolisés, ces rites ont pour vocation de protéger avant tout leurs adeptes de toute forme de sorcellerie. Ainsi, chaque rituel a un but précis, que ce soit la séduction, le gain argent ou encore la vengeance. Ce sont les sorciers vaudou, aussi appelés marabout, qui dirigent ce culte. Ils peuvent avoir une face noire ou blanche, en fonction qu’ils sont malfaisants ou bienfaisants. Ces croyances font appel à des sacrifices d’animaux ou des rites d’incorporation, c’est-à-dire la possession par des esprits, ou encore la sorcellerie sur les poupées à épingles. Cette pratique est longtemps restée secrète dans nos iles avant de devenir beaucoup affichée de nos jours. Comme chaque année, les rites se multiplient d’ailleurs à l’approche de la Toussaint.

 

Pratiques Vaudou en Haïti : l’âme d’un peuple

 

Impossible de parler d’Haïti sans évoquer le Vaudou, qui désigne l’ensemble des dieux et des forces invisibles dont les hommes essaient de se concilier la puissance ou la bienveillance. Profondément ancré dans l’âme haïtienne, le Vaudou est pratiqué aujourd’hui par 50 millions d’adeptes

 

Impossible de parler d’Haïti sans évoquer leVaudou, qui désigne l’ensemble des dieux et des forces invisibles dont les hommes essaient de se concilier la puissance ou la bienveillance. Profondément ancré dans l’âme haïtienne, il trouve son origine dans l’ancien royaume du Dahomey , en Afrique de l’Ouest, s’exportera en Amérique et dans la Caraïbe à l’époque de l’esclavage noir africain se développant dans la clandestinité.

 

Aujourd’hui, le vaudou réunirait 50 millions d’adeptes dans le monde : aux Etats-Unis, en Louisiane et Nouvelle Orleans mais également en Floride, au Brésil et en particulier dans l’Etat de Bahia, aux Antilles mais s’il est originaire du continent africain, ce n’est pas l’endroit où le vaudou est le plus pratiqué, à noter cependant les exemples du Togo, Ghana, Nigeria et du Bénin.

 

Le vaudou ou vodou (divinité, dieu, esprit) est un exemple de syncrétisme où des éléments de religions africaines vont se fondre progressivement avec le culte des saints dans la religion catholique, question essentielle de survie pour les adeptes d’une croyance interdite, sévèrement réprimée par les colons jusqu’à la peine de mort.

 

En y intégrant des éléments catholiques, le vaudou «chrétien» devient plus acceptable. D’ailleurs et meilleur exemple, Dieu existe dans cette religion et porte en créole le nom de Bondyé, un peu comme nous parlons du Bon Dieu. Mais son véritable nom est Mawu . Comme dans la religion catholique, il incarne l’Etre suprême auquel – dans les faits – on ne s’adresse pas directement. Il est immatériel, jamais représenté sous quelque forme que ce soit. Lui-même délègue d’ailleurs ses pouvoirs à des intermédiaires : saints, esprits et lwas esprits ou divinités). Cette délégation permet une habile transition de la religion officielle au vaudou… et vice versa.

 

Dans le vaudou, la place du surnaturel est importante. Il existe un monde de l’invisible auquel la pratique du vaudou permet d’accéder à condition d’invoquer l’aide du lwa concerné. En l’occurrence, le premier d’entre eux est Papa Legba qui garde la frontière entre le monde des humains et le monde surnaturel. C’est la raison pour laquelle on le dit présent à l’entrée des temples, aux barrières et aux carrefours. Il est apparenté pour la religion catholique à Saint Pierre , en raison des clés du paradis, à Lazare que le Christ fit lever du tombeau et donc revenir du royaume des morts, à Saint-Antoine enfin souvent invoqué pour retrouver les objets perdus, recouvrer la santé ou exaucer un vœu.

 

Papa Legba qui ouvre et ferme les chemins, est représenté comme un vieillard couvert d’un chapeau de paille, fumant la pipe et tenant une canne. Très coléreux, à minuit, il devient malfaisant. Dans le rite Petro, Papa Legba devient Kalfou (Carrefour), maître des esprits nocturnes – peut-être démon – grand maître des charmes et des sortilèges, proche enfin de tout ce qui a trait à la magie noire.

 

Le temple vaudou (houngor ou oufo ) est divisé en deux parties, le péristyle, vaste hangar ouvert au public où se déroulent les cérémonies et la (ou les) caye (s) mystères (maison des mystères) on parle aussi de bagui, sanctuaire des loa (esprits ou mystères du vaudou), contenant l’autel vaudou et la pierre du temple. Au centre du péristyle le potomitan , ou poteau-mitan qui va de la terre au ciel, représente l’axe du monde et établit ainsi la communication entre le monde des humains et celui de dieu. Autour du poteau-mitan, le hougan ou la manbo ou mambo (la prêtresse, l’équivalent féminin du hougan) trace les vévés , dessins rituels exécutés à même la terre battue avec de la fécule de maïs ou de la craie. A noter, sans aucun rapport avec le vaudou, que le potomitan dans la culture antillaise désigne la mère courage, la place de la femme au centre de la famille et du foyer.

 

A plusieurs reprises, le vaudou a joué un rôle important dans l’histoire d’Haïti, notamment dans l’organisation des révoltes contre les colons français. Dans la nuit du 14 août 1791, au Bois-Caïman, un lieu reculé de l’habitation Lenormand de Mézy, un hougan, c’est-à-dire un prêtre ou un maître de la religion vaudou, Dutty Boukman, organisa une cérémonie pour un grand nombre d’esclaves. Un cochon noir fut sacrifié et les assistants burent son sang afin de devenir invulnérables. Boukman ordonna alors le soulèvement général qui éclata dans la nuit du 22 août. Les esclaves brûlèrent plusieurs habitations (entendez par habitation, exploitation ou domaine agricole) et massacrèrent les blancs, y compris les femmes et les enfants. On dénombra près d’un millier de blancs assassinés, 161 sucreries et 1200 caféières dévastées. Boukman qui était de grande taille et d’une force peu commune fut tué au combat et sa tête exposée au Cap-Français, afin de prouver qu’il n’avait rien d’invulnérable. La cérémonie du Bois-Caïman est considérée en Haïti comme l’acte fondateur de la révolution et de la guerre d’indépendance.

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